se sentir VIVRE à chaque pas
Après plusieurs jours de pluie, dentelle de givre et soleil m'appellent au dehors. Petite sieste matinale pour les bébés alors que je renoue avec mes petites routes et sentiers préférés. Maxime couvait déjà la grippe mais je ne le savais pas.
Quand les tâches deviennent trop répétitives, les petites heures de la nuit trop coutumières et l'enfermement un peu étouffant, je n'ai "qu'à partir" et à quelques pas, un écrin de nature me recueille en son sein. Solide sur mes deux jambes, poussant de l'avant ma chariotte à bébés bien au chaud dans leur peau de mouton ,comme un retour en leur chrysalide, partir et reprendre la direction de l'étang du lac. L'air est vivifiant. Je me sens VIVRE à chaque pas, ici et maintenant, dans la marge du monde, cet espace temps où je tisse leur quotidien au mien. Mon cœur s'emplit de reconnaissance pour cette vie qui nous est offerte, ses hasards, ses surprises, et toutes ces grandes et petites décisions qui nous ont conduit ici et maintenant. Je me promets de le lui dire à mon retour, de lui dire merci pour ces choix là, et puis les petites choses du quotidien me le font oublier, le soir venu j'y pense à nouveau mais les mots se déroberont à moi. Il semble perplexe "si ce n'était pas ici ce serait ailleurs" "oui mais je veux dire"....qu'est-ce que je veux dire au juste... j'espère que lui aussi a des moments comme ça où tout semble en harmonie avec l'ici et maintenant.
Je me sens pousser des ailes et je décide de partir à l'ascension de la route qui surplombe l'étang.
Et puis je me suis dit que la ballade était trop belle de ce côté de l'étang, alors j'ai hissé porté soulevé la chariolle sur les quelques marches et ça a été très bien.
Une heure de garderie l'après midi et je suis retournée auprès de mon "lac". Assise sur un banc qui le surplombe, j'ai lu quelques chapitre de Michel Testut et caressé quelques projets de papier, d'images et de rêves.