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MinutePapillon8
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25 janvier 2010

Invictus de Clint Eastwood et le don de soi

invictusSynopsis: "En 1994, l'élection de Nelson Mandela consacre la fin de l'Apartheid, mais l'Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : se présenter au Championnat du Monde 1995."

Fort et émouvant comme un Clint. Des plans saisissants, une bande originale inspirée.
Un film historique à voir plus pour le témoignage qu'il apporte que pour l'intrigue intrinsèque qui nous est familière. Familière ... et pourtant, avant d'entreprendre des études de lettres et civilisation Anglo-Saxonnes avais-je la moindre notion du fait que  l'apartheid avait perduré aussi longtemps en Afrique du Sud? Je n'en suis pas du tout sûre. A quoi étais-je occupée  en ce mois de juin 95 qui fit  la liesse de ce pays uni dans le sport? Je potassais le curriculum imposé pour décrocher le bac en juillet. Je connaissais mes conjugaisons espagnoles, Hamlet, Jekyll, Hyde et Dorian Gray. J'avais de bonnes notions en histoire et en géo, je me débrouillais en maths et en sciences et j'ai eu le bac mention AB, mais je n'aurais pas pu en dire long sur Mandela.

Et aujourd'hui ... entre ma routine maternelle, mes passe-temps dévorants, mes grandes joies, petits tracas et autres mouvements d'ailes, à quelles autres réalités suis-je en train de tourner le dos? Lorsque je regarde autour de moi  ici, là-bas ou fort fort loin où la terre a tremblé, j'ai conscience d'avoir été privilégiée par le sort. Née au bon moment au bon endroit. Ça tient à pas grand chose. Maillon chanceux du tissu humain. Touchée par ce film (et le  récent visionnage de Slumdog Millionnaire aussi), affligée par Haïti, inspirée par Etolane, je voudrais tisser mon humanité au reste du monde en ouvrant un peu plus les yeux et en faisant place à la compassion. Un don pour les autres, mais aussi pour moi, un don pour faire grandir. Je songe à reprendre le programme de parrainage auquel j'avais participé il y a quelques années. Il me faut relativiser la somme et me décider entre les différents organismes. Nous n'avons pas grand chose mais comparés à d'autres nous sommes des rois.

 

INVICTUS, Henley

Out of the night that covers me,
    Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be

    For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
    I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
    My head is bloody, but unbow'd.

Beyond this place of wrath and tears
    Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
    Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
    How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
    I am the captain of my soul.

 

***

Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les Dieux qui me donnent
Une âme, à la fois noble et fière.

Prisonnier de ma situation,
Je n'ai pas gémi ni pleuré.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout bien que blessé.

En ce lieu d'opprobres et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres
Les années s'annoncent sombres
Mais je ne connaîtrai pas la peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme
.

Je songe à mes élèves de collège qui, il y a 3 ou 4 ans, découvraient ce fait historique et ne pouvaient y croire. Après de longs mois épuisants d'humeurs adolescentes assassines et revêches dans une ambiance explosive qui m'usait dans cet établissement difficile, je me souviens de leur soudain intérêt pour cette séquence de cours concernant l'Afrique du Sud, des recherches entreprises et leurs exposés. Je me demande si aujourd'hui, au seuil de leur majorité (que j'abordai moi même insouciante du reste du monde lors de cette coupe de 1995) ils auront relevé la sortie de ce film et se seront rappelés  les heures de cours où nous avions évoqué ce match historique du 24 juin 1995.

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Commentaires
M
et c'est un plaisir de vous lire aussi, ici ou ailleurs. Ah oui le manque de temps me rend aussi tout silence bien souvent mais je passe, je lis et me ravis.
L
Et donc je disais que dans ma petite cuisine au Pays de Galles (enfin, pas vraiment la mienne), je regarde, époustouflée, la libération de Mandela.<br /> <br /> La réalité rejoignait ma "fiction" dûment alimentée par mes lectures de Brink.<br /> <br /> Et puis, les choses ont évolué ...<br /> <br /> je lisais, avec inquiétude, les frasques et autres magouilles de Winnie dans la presse. ouf, ils se sont séparés, elle portait préjudice à sa cause.<br /> <br /> Bon, c'est tout en vrac, comme souvent lorsque j'écris.<br /> <br /> Pourquoi sius-je fascinée par ce pays ? Aucune idée mais je rêve d'aller voir en vrai, un jour, cette terre rouge et entendre la musique, par exemple celle portée par Miriam Makeba.<br /> <br /> Ah oui, il y avait ce film, peu connu mais beau : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=3997.html<br /> <br /> voilà la deuxième partie de mon commentaire. Si nous ne commentons pas toujours, c'est par maqnue de temps mais le plaisir de te lire est toujours là :-)
M
Je suis contente d'y trouver vos commentaires. Il commençait à y avoir trop d'écho ici et savoir que cela vous touche aussi est important pour moi.<br /> landrellec, je serai patiente pour la fin de ton récit, prends bien soin du petitB et de grancoeur!
L
Je suis depuis longtemps intéressée par ce pays, ce conflit et la réunion de deux nations, réunion inespérée !<br /> <br /> Tout ça grâce aux livres d'André Brink. Trouvé dans la bibliothèque familiale, le premier roman lu m'a donné envie de découvrir ce pays. Dont il y avait peu d'images.<br /> J'ai alors imaginé à la lecture des nombreux autres ouvrages de Brink ce à quoi pouvait ressembler ce pays lointain. La langue, les paysages, les gens, le littoral, la "brousse", etc.<br /> <br /> Un jour, Mandela a été libéré.<br /> Et je finirai mon commentaire plus tard ... bébé oblige !
A
magnifique note ! je me suis posée les mêmes questions après avoir vu le film...
MinutePapillon8
  • Ici demeurent mes petits papillons qui reflètent, tour à tour, mes belles envolées de bonheur et aussi parfois, mes petits froissements d'ailes...Nature, lecture, photos, animaux, cuisine, scrapbooking, musique, voyage, partage...LA VIE VIREVOLTE. Depus la
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