Dur dur

Déjà que ma nuit a été interrompue de la sorte: 1h (elle) , 5h (lui), 6h (elle), 7h (?), 8h (eux)...
Déjà qu'on a eu bien du mal à trouver l'endroit où il fallait rendre la voiture de location avant midi, sous des trombes d'eau, avec des travaux sur la route et le lieu en question mal indiqué (en l'occurrence la proximité de l'aéroport de Poitiers, maintenant je connais un peu mieux les environs de la ville)...
Déjà que c'était fermé entre midi et deux et qu'on est arrivé à 12h30 parce qu'on avait oublié le fromage dans le frigo et qu'on s'est un peu perdu mais pas trop...
Déjà, et surtout, que c'était nos dernières heures ensemble... qu'on se demande quand on pourra se revoir...qu'on regrette ne pas vivre plus proche...avoir plus de sous, de temps, de vacances...
Déjà qu'il a fallu se dire au revoir dans un parking...

Mais en plus souffrir le trajet retour le plus pénible depuis leur arrivée dans ma vie........ Faut dire que la journée avait été longue et que jusque là ils avaient été adorables:  gros trajet dodo en voiture, petits pots tardifs au flu'ch, la grosse éclat chez nat' et dec'... et puis une fois les au revoir faits et la barrière du parking franchie, Lynn s'est mise à pleurer. Elle a cessé quand elle a entendu son frère prendre le relais qui a cessé quand je me suis arrêtée pour essayer de lui faire boire un petit coup au bib, puis a recommencé de plus belle jusqu'à ce qu'il tombe Ko et qu'elle prenne le relais, que je m'arrête, me tortille et me glisse à l'arrière pour les calmer, les détacher, tenter le bib, le sein, le petit pot à la va vite sur le siège arrière et vas y que c'est pas grave s'il y en a partout pourvu que ça les calme. Ils sont en sueur, les yeux bouffis. Mon coeur se déchire pour eux. Quand je les sens apaisés, je les religote dans leurs coques (de sortie ce jour là pour passer les ascenseurs) et  Lynn  reprend  là où elle en était restée pour finir en chorus à deux voix sur les derniers kilomètres. Une sacrée épreuve pour tous les trois. J'ai tout essayé. En roulant: Les chansons, les explications, la légitimation, la banalisation, la distraction; à l'arrêt: le contact, la nourriture, les caresses, le réconfort. Il fallait pourtant bien arriver chez nous puisque c'est en plus ce qu'ils semblaient réclamer. Si rien ne marchait pour eux, j'ai réussi à garder mon calme en faisant vibrer et résonner des sons répétitifs comme un chant méditatif. Et puis on a fini par arriver. Lors de mon second arrêt j'avais prévenu Papapillon pour qu'il nous accueille sur le perron, prêt à réceptionner "le colis". Tout s'est vite arrangé et après de gros câlins tout le monde dort. J'espère qu'ils ne resteront pas marqués par cette heure difficile et que la nuit n'en sera pas trop chamboulée.
Déjà que c'est difficile de dire au revoir à ses amis, mais en plus je n'ai pas pu répondre au chagrin de mes petits... J'entends écho de leur détresse qui résonne dans ma tête
mais tout le monde va bien!
Et la journée a eu ses parenthèses de soleil et son arc en ciel de bons moments partagés.

Comments

[Debi]

Sorry to hear about the miserable trip back...Unfortunately you will remember it longer than they will. Lynn and Max will be on to other adventures. Either laughing or crying, as babies do. Your heart is in the right place-just keep remembering that.

[caro]

tout a fait d accord! tes bebes ne t en voudront pas! et la frustration arrive doucement mais surement, et super maman est la, et bientot tes propres limites apparaitront.. c est dans l ordre des choses et ce n est pas pour cela que tu es mauvaise mere, tu es une "mere suffisamment bonne", comme le dit Winnicott, et la c est l essentiel!

que des decibels dans la voiture alors!!

[Lilou the Frog]

Oh pauvre maman... j'ai quand même dû sourire sur la fin, parce que je sais à quel point c'est déchirant de ne pas réussir a apaiser ses petits, mais j'adoooore la culpabilité exarcerbée que cette situation provoque immanquablement ! Meuh non il ne t'en voudront pas tes bébés d'amour !! :)