Michel testut

27 janvier 2009

Vers la fin de ce beau printemps 2008 j'évoquais une lecture de vacances ici.

Voilà ce qui se dit sur cet auteur: "Au fil de textes de hasard, de textes d’humeur, de récits autobiographiques, avec un style bien à lui, des idées personnelles, un vocabulaire pétillant, il nous parle des joies simples et des choses précieuses. Il célèbre la nature, l’amour, l’enfance, la gourmandise, les saisons, les gens et les lieux qu’il aime.
À la fois enraciné et universel, Michel Testut nous propose une éthique de la contemplation, nous donne à partager la sensualité de chaque instant. Il a cette facilité à fabriquer du bonheur avec presque rien, un soupçon d’optimisme et une pointe de rêve. Il nous chuchote à l’oreille ce que nous aimons entendre, ce que nous aimerions dire si les mots ne nous manquaient. La variété de son inspiration, la clarté de son style, sa verve poétique et son enracinement en ont fait l’un des principaux écrivains de son « pays »."

Petits Matins en Périgord et ailleurs

4ème de couverture: "Vivement ce soir qu’on se couche…
Parce que demain, il y aura encore un matin…
Un petit matin de printemps ou d’été, un lendemain de fête, un jour qui se lève sur la mer après la tempête, les premières heures qui s’égrènent sur la mort d’un proche, alors que personne n’a pu dormir. Il y aura aussi ces levers silencieux et feutrés, quand la neige est tombée pendant la nuit et les matins de joie parce que c’est les vacances ou que le père Noël est passé. Infiniment sensible, élégant, délicieux, amoureux du détail, Michel Testut évoque toutes sortes de petits matins.."

Voici le détail des petits matins proposés:

les promesses de l'aube

premier matin

matin d'été: "Les aurores d'été sont bien moins flamboyantes que les aurores d'automne. Mais elles sont les plus longues. Au début, la campagne blanchit, lentement. Soudain, un petit vent à peine perceptible souffle d'un coup les étoiles, le temps de fermer les yeux, de les ouvrir. Le ciel devient laiteux, et puis c'est du miel qui coule doucement sur toute l'étendue du pays. Alors, la lumière est rarement aussi pure, aussi légère. La douceur est partout, même l'exaltation des oiseaux est plus contenue. La petite fraîcheur qui se lève est succulente. Si les matins d'automne sont souvent une apothéose, les matins d'hiver parfois un éblouissement, ceux de printemps une résurrection, les matins d'été sont une espérance. ces matins-là sont les plus optimistes. Ils font lever des promesses de bonheur dont aucune autre saison n'est capable. La journée radieuse qu'ils préfigurent sera forcément heureuse, lumineuse, drapée d'azur, baignée de soleil, rafraîchie d'ombres lentes et bleues."

matin de départ en vacances

petit matin de retour de bal: "Le bal dressé au centre de ce triangle sacré que forment dans nos villages l'église, la mairie et l'école, juste à côté du monument aux morts. Peut être, cette promiscuité dispensait-elle un petit bonheur posthume à ces jeunes troupiers éternellement alignés comme pour la revue, par ordre alphabétique, par année de guerre, peut-être leur accordait-elle exceptionnellement une permission de minuit."

matin de pluie: celui là est magnifique, je nous le mets de côté tout entier pour un futur jour de pluie.

matin de vendanges

matin de chasse: "curieusement, c'est un matin qui commence la veille au soir"

matin du 30 octobre 1981

matin de fièvre:"Dans le lit refait de draps frais, le revers lissé et l'oreiller retapé avec des gestes de repasseuse dont la douceur ne vous échappe pas, plein de reconnaissance on se recouche. Autour de vous la maison bruisse, la rumeur de la ville grossit, la vie va son train."

matin du cochon

matin de neige: "Elle impose d'un coup un beau silence, et cette grande paix soudaine semble éluder la fatuité de nos agitations habituelles. J'aime quand la nature vient ainsi perturber d'une chiquenaude de sa grande force cosmique les petits commerces prétentieux des hommes."

"Parfois, l'empreinte d'un pas suffit à faire lever de formidables mystères qui ont le même effet magique du "il était une fois" des contes. La neige est une redoutable mystificatrice, la plus grande des poétesses."

le pain du matin: encore un que je vous garde entier pour plus tard!

matin de tempête

matin de Noël

dimanche matin

matin du 31 décembre

matin de deuil

matin de Pâques: "Grand-père me conduisait guetter l'ouverture des pâquerettes. Leurs corolles restaient repliées jusqu'au moment où le soleil de Pâques, débordant le muret du verger, les touchait de ses rayons magiques. Alors elles s'épanouissaient, miraculeusement. Je croyais que ce phénomène botanique attendrissant était un signe, le signe prémonitoire d'un avènement,t radieux et l'apanage exceptionnel de ce jour-là."

premier matin en mer

matin de printemps: "on sent bien que tout cela est fugitif, furtif même, reste fragile et menacé, on sait que l'hiver est tapi tout près, dans le fond de quelque vallon sombre et humide, blessé mais prêt à mordre encore."

dernier matin

La belle humeur

4ème de couverture: "Ce livre est un vrai bonheur. Entre flâneries panthéistes et carnet intime, Michel Testut, fidèle à lui même, infiniment sensible, élégant, amoureux du détail, nous mène une fois de plus par le bout du cœur pour notre plus grand plaisir. Il nous parle, comme lui seul sait le faire, des joies simples : de la nature, de l'amour, de la gourmandise, du charme des vieilles dames, des chansons et des saisons, des gens, des bêtes, des choses et des lieux qu'il aime. En somme du bonheur de vivre, ici et maintenant.
Son aptitude à fabriquer du bonheur avec presque rien, un soupçon d'optimisme et une pointe de rêve fait ici merveille. Ecrivain véritable qui regarde, qui entend, qui ressent le monde, il a cette facilité à nous chuchoter à l'oreille ce que nous aimerions dire si les mots ne nous manquaient."

Livre picoré pendant les demi heure de garderie, les quarts d'heure d'éveil avant que le sommeil ne me ravisse ou les siestes décalées.

Mes préférences vont aux récits suivants:

Les coupoles de Saint-Front, L'autoroute et le petit chemin, propos sur l'eau, La barre de Domme, Les villages du bonheur.

Le recueil s'ouvre sur cette citation de Rainer Maria Rilke: " Si ta vie quotidienne te paraît pauvre, ne l'accuse pas, accuse-toi plutôt. Dis-toi que tu n'es pas assez poète pour en convoquer les richesses."

Et mon cœur continue de battre

4ème de couverture: "Michel Testut nous fait ici un récit pudique et bouleversant de cette traversée du désert qu’est le deuil. Plus qu’un témoignage, une réflexion sur l’amour, l’absence, la solitude, le retour à la vie et le pouvoir salvateur de l’écriture.
Un voyage au bout du désespoir dont l’auteur, habituellement écrivain du bonheur, se fait le confident et l’exorciste. Un livre, discret et profond, à la fois lettre d’amour et hymne lyrique à la vie."

Lu un petit matin entre 6h et 8h quand le traitre sommeil se dérobait à moi. Un livre bouleversant que j'aurais peur de trahir de mes mots malhabiles en en disant plus.

Et une surprise en son milieu: Robin Hobb dont il a choisi de faire entendre la voix: "le chagrin, un temps où l'on attend, non que la souffrance s'efface, mais qu'on s'y habitue". Je suis surprise de la trouver parmi d'autres auteurs plus "classiques". J'aime à imaginer cet auteur Périgourdin des petits sentiers et du bonheur feutré, plongé dans l'œuvre de cette romancière ,quelque part au cœur de sa Dordogne aux pierres ambrées et aux collines capitonnées du velours vert sombre des forêts des chênes. La Dordogne que j'aime, sa Dordogne, sa muse. Constater certains goûts communs confère encore plus de substance à ses écrits que je n'ai pas fini de découvrir, c'est l'homme qui transcende le papier.

Je vous invite à le découvrir. Il est aux éditions Lalauze.

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